L'apprentissage dans les TPE
Alors que le nouveau dispositif gouvernemental de soutien à l'apprentissage est entré en vigueur le 1er juillet 2020, l'étude la FCGA lève le voile sur la réalité de l'alternance dans les TPE. Motivations des entrepreneurs, secteurs qui recrutent le plus, niveau de satisfaction des dirigeants...
"Dans quelques semaines, 700 000 jeunes vont arriver sur le marché du travail et risquent de trouver porte close. Notre devoir collectif est de leur trouver des solutions," avertit Bruno Le Maire, ministre de l'Economie et des Finances.
Brisée par la pandémie de Covid-19, la bonne dynamique qui portait jusque-là ce mode de formation par alternance risque de s'effondrer à la rentrée. Mettant ainsi un coup d'arrêt à une tendance positive : en 2019, on comptait 491 000 apprentis en France, soit une hausse de + 16% par rapport à 2018.
Une aide de 5000 à 8000 euros par contrat
Alors pour inciter les entreprises à continuer à recruter des salariés en contrat d'apprentissage dans ce contexte de crise économique, le gouvernement vient d'annoncer plusieurs mesures de relance de l'apprentissage, dont la création d'une aide financière exceptionnelle au recrutement des apprentis, jusqu'au niveau de la licence professionnelle et pour toutes les entreprises. La prime atteindra 5000 euros pour un apprenti de moins de 18 ans et 8000 euros pour un apprenti majeur par contrat (signé à partir du 1er juillet 2020 et jusqu'au 28 février 2021), préparant à un diplôme jusqu'à la licence professionnelle (bac + 3 - niveau 6 du RNCP). Cette aide sera étendue aux contrats de professionnalisation.
6 mois pour trouver une entreprise
Par ailleurs, les jeunes entrant en formation entre le 1er août et le 31 décembre 2020, bénéficient désormais d'un délai de 6 mois pour trouver une entreprise avec laquelle signer un contrat d'apprentissage. Ils pourront ainsi rester en centre de formation des apprentis (CFA), sans contrat, pendant 6 mois (contre 3 mois avant).
L'envie de transmettre un savoir-faire
Si les nouvelles aides financières annoncées par le gouvernement sont évidemment les bienvenues, l'étude menée par la FCGA démontre cependant que les motivations des entrepreneurs qui décident de recruter un apprenti sont ailleurs. C'est d'abord l'envie de transmettre son savoir-faire (42,9%) qui conduit les dirigeants de TPE à faire appel à un apprenti. Dans les métiers de l'artisanat, cette volonté de perpétuer des techniques de fabrication traditionnelles ressort nettement.
Former un jeune dans la perspective de le recruter pour étoffer son équipe et renforcer ainsi les compétences de l'entreprise est la deuxième raison (36,3%) pour laquelle les entrepreneurs déclarent recruter un apprenti. Enfin, pour un chef d'entreprise sur cinq (20,8%) c'est d'abord le besoin de main-d'oeuvre qui motive la décision.
Les secteurs qui recrutent le plus
Moins de 15 % seulement des dirigeants de petites entreprises interrogés ont eu recours à un apprenti ces derniers mois. Principale explication avancée par les entrepreneurs : l'absence de besoins (59,04% des répondants). Les secteurs d'activité qui recrutent le plus d'apprentis sont la beauté-esthétique (38%), le commerce de détail alimentaire (34,2%), les services (28,2%) et la santé (26,7%).
Une expérience satisfaisante
La grande majorité des dirigeants de TPE qui ont recruté un apprenti ne le regrette pas. Globalement, l'expérience a été pleinement satisfaisante pour un peu moins de 60 % d'entre eux et en a partiellement contenté pas loin d'un quart. Soit environ 82% d'employeurs totalement ou en partie satisfaits. C'est dans les secteurs de l'équipement de la personne (75%), du commerce de détail alimentaire (72,2%) et de la santé (67,9%) que l'on trouve les taux de satisfaction les plus élevés. A l'inverse, les professionnels des services (60%), du transport (40%) et du bâtiment (29,7%) sont les plus déçus. A noter : 9% des entrepreneurs questionnés déclarent ne plus faire appel à un apprenti après une mauvaise expérience.
Selon Julien GONDARD, Directeur Général de CMA France : "Le recrutement, c'est maintenant, même en période économique incertaine ! Les jeunes ne doivent pas être les premières victimes économiques du Covid-19, ce serait prendre un risque énorme pour l'avenir de notre économie, de la pérennisation des savoir-faire français et de l'attractivité des territoires".
Source Fédération des Centres de Gestion Agréés
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